mercredi 20 juillet 2011
vendredi 15 juillet 2011
Le Golfe plutôt que le football
Par J. Latta, in "Une Balle dans le pied".
http://latta.blog.lemonde.fr/2011/07/15/le-golfe-plutot-que-le-football/#xtor=RSS-32280322
Sur un marché des joueurs aussi morne que prévu par temps de crise (lire "L'appel des transferts"), certaines transactions prennent un certain relief. Youssef El-Arabi, pensionnaire du SM Caen la saison dernière, a signé pour le club d'Al Hilal en Arabie Saoudite. Passons sur l'aspect lacanien de la consonance entre ces deux noms propres: si ce transfert a semé une certaine désolation, c'est parce qu'il n'obéit évidemment à aucune logique sportive.
Liquidation
El-Arabi a été une des révélations de l'exercice 2010/11, l'attaquant ayant inscrit 17 buts (au sein du 15e du championnat) et marqué les esprits avec un jeu impressionnant d'intelligence dans les déplacements et de précision devant les cages. À vingt-quatre ans, le joueur était donc en pleine ascension et il pouvait négocier un tournant important de sa carrière en visant un club plus huppé. Mais, alors qu'on le disait convoité par le Genoa, Valence ou l'OM, c'est un peu comme s'il avait choisi, plutôt, d'arrêter là sa progression et de convertir sans attendre son capital sportif en capital économique, optant hâtivement pour une préretraite dorée dans un pays où les stars ne débarquent généralement pas avant d'avoir perdu le niveau exigé par les grands championnats [1].
Les motivations de ce choix laissent peu de place au doute. Le footballeur contemporain justifie assez systématiquement de telles options de carrière en invoquant son désir de "mettre sa famille à l'abri". Avec les sommes en question, on pourrait mettre plusieurs familles à l'abri pour plusieurs générations, mais peu importe: l'abri en question sera une villa luxueuse en banlieue chic de Londres ou, donc, un appartement de maître dans une des tours de Babel qui poussent autour du Golfe persique. 13 millions d'euros de salaire sur quatre ans: "Le projet qui m'a été présenté m'a convaincu", peut déclarer El-Arabi, qui n'évoluera pas parmi les tout meilleurs footballeurs européens, mais qui en aura le salaire. À 7,5 millions d'euros le transfert, son ancien club y trouve aussi son compte, les formations françaises ayant actuellement un besoin crucial de vendre leurs joueurs – sans se préoccuper de leur destination.
Perte sèche
L'opération est une aubaine pour l'agent du joueur et ses conseillers financiers, mais c'est évidemment un gâchis sportif personnel pour le joueur et une perte pour le championnat de France – qui a l'habitude de voir ses perles partir renforcer les meilleurs clubs européens, pas des équipes en lointaine périphérie du football d'élite. Bien sûr, El-Arabi pourra, dans deux ou trois ans, se remettre sur le marché et attirer l'attention d'un club européen moyen qui fera le pari de le relancer, mais il aura compromis sa capacité à franchir des paliers et à donner le meilleur de lui-même. L'ex-Caennais n'est pas le premier à prendre ce genre de virage. Pascal Feindouno, footballeur aussi talentueux que dilettante, avait confirmé sa capacité à viser bien plus bas que son potentiel en rejoignant à vingt-huit ans l'Al Saad Doha au Qatar. Son retour en Ligue 1, l'hiver dernier à Monaco, a été aussi piteux que possible.
Le cas reste rare, mais une tendance s'esquisse peut-être: avec la précarité croissante de la situation financière des clubs européens, l'attraction des pétrodollars pourrait s'accroître – en attendant que les pétrodollars fassent le chemin inverse (lire "La Ligue 1 dans la ligne d'émirs"). Les joueurs disposent bien entendu de leur carrière comme ils l'entendent, et leur liberté de mouvement est le résultat d'un système qu'ils n'ont pas créé eux-mêmes: il n'est pas surprenant que la logique économique, parfois, se dissocie à ce point des considérations purement sportives. Mais que de jeunes footballeurs brillants décident en substance de ne plus jouer le jeu, c'est inquiétant pour le football et désolant pour ceux qui l'aiment.
http://latta.blog.lemonde.fr/2011/07/15/le-golfe-plutot-que-le-football/#xtor=RSS-32280322
Sur un marché des joueurs aussi morne que prévu par temps de crise (lire "L'appel des transferts"), certaines transactions prennent un certain relief. Youssef El-Arabi, pensionnaire du SM Caen la saison dernière, a signé pour le club d'Al Hilal en Arabie Saoudite. Passons sur l'aspect lacanien de la consonance entre ces deux noms propres: si ce transfert a semé une certaine désolation, c'est parce qu'il n'obéit évidemment à aucune logique sportive.
Liquidation
El-Arabi a été une des révélations de l'exercice 2010/11, l'attaquant ayant inscrit 17 buts (au sein du 15e du championnat) et marqué les esprits avec un jeu impressionnant d'intelligence dans les déplacements et de précision devant les cages. À vingt-quatre ans, le joueur était donc en pleine ascension et il pouvait négocier un tournant important de sa carrière en visant un club plus huppé. Mais, alors qu'on le disait convoité par le Genoa, Valence ou l'OM, c'est un peu comme s'il avait choisi, plutôt, d'arrêter là sa progression et de convertir sans attendre son capital sportif en capital économique, optant hâtivement pour une préretraite dorée dans un pays où les stars ne débarquent généralement pas avant d'avoir perdu le niveau exigé par les grands championnats [1].
Youssef El-Arabi signant son contrat sous le regard du prince Abdallarhman Bin Musaad, mardi 12 juillet à Paris (Photo alhillal.com).
Abri de luxeLes motivations de ce choix laissent peu de place au doute. Le footballeur contemporain justifie assez systématiquement de telles options de carrière en invoquant son désir de "mettre sa famille à l'abri". Avec les sommes en question, on pourrait mettre plusieurs familles à l'abri pour plusieurs générations, mais peu importe: l'abri en question sera une villa luxueuse en banlieue chic de Londres ou, donc, un appartement de maître dans une des tours de Babel qui poussent autour du Golfe persique. 13 millions d'euros de salaire sur quatre ans: "Le projet qui m'a été présenté m'a convaincu", peut déclarer El-Arabi, qui n'évoluera pas parmi les tout meilleurs footballeurs européens, mais qui en aura le salaire. À 7,5 millions d'euros le transfert, son ancien club y trouve aussi son compte, les formations françaises ayant actuellement un besoin crucial de vendre leurs joueurs – sans se préoccuper de leur destination.
Perte sèche
L'opération est une aubaine pour l'agent du joueur et ses conseillers financiers, mais c'est évidemment un gâchis sportif personnel pour le joueur et une perte pour le championnat de France – qui a l'habitude de voir ses perles partir renforcer les meilleurs clubs européens, pas des équipes en lointaine périphérie du football d'élite. Bien sûr, El-Arabi pourra, dans deux ou trois ans, se remettre sur le marché et attirer l'attention d'un club européen moyen qui fera le pari de le relancer, mais il aura compromis sa capacité à franchir des paliers et à donner le meilleur de lui-même. L'ex-Caennais n'est pas le premier à prendre ce genre de virage. Pascal Feindouno, footballeur aussi talentueux que dilettante, avait confirmé sa capacité à viser bien plus bas que son potentiel en rejoignant à vingt-huit ans l'Al Saad Doha au Qatar. Son retour en Ligue 1, l'hiver dernier à Monaco, a été aussi piteux que possible.
Le cas reste rare, mais une tendance s'esquisse peut-être: avec la précarité croissante de la situation financière des clubs européens, l'attraction des pétrodollars pourrait s'accroître – en attendant que les pétrodollars fassent le chemin inverse (lire "La Ligue 1 dans la ligne d'émirs"). Les joueurs disposent bien entendu de leur carrière comme ils l'entendent, et leur liberté de mouvement est le résultat d'un système qu'ils n'ont pas créé eux-mêmes: il n'est pas surprenant que la logique économique, parfois, se dissocie à ce point des considérations purement sportives. Mais que de jeunes footballeurs brillants décident en substance de ne plus jouer le jeu, c'est inquiétant pour le football et désolant pour ceux qui l'aiment.
[1] Même si Al-Hilal est un grand club de la confédération asiatique, doté d'un important palmarès (comportant notamment deux Ligues des champions de l'AFC).
2011, Année Punitive
D'après les statistiques mensuelles de la population détenue et écrouée, en ce mois de juillet, l'année 2011 s'annonce la plus punitive de notre époque. Selon le Ministère de la Justice et des Libertés, on compterait 73 320 détenus en France. Ce qui constitue un chiffre "record", en termes de réclusion, supérieur à celui atteint durant les années, jusqu'alors "historiques", 2003, 2004 ou 2008.
Outillages Démocratiques
Le site "nosdéputés.fr" a été créé par un collectif d'anciens étudiants , membres du groupe "Regards Citoyens" soucieux d'observer et de rendre compte du travail parlementaire. Le travail réalisé constitue en ce sens un outil démocratique capable de mesurer l'activité menée par les représentants français sur la base d'un recoupement d'informations relevées sur le terrain. Le groupe y observe par exemple le temps d'absence ou de présence des acteurs, leur participation ou leur intervention aux questions débattues au sein de l'assemblée. Il contribue ainsi à réintroduire idéalement le retour d'une dette politique, souvent méprisée, de l'élu à l'égard du peuple.
"NosDéputés.fr est un site qui cherche à mettre en valeur l'activité parlementaire des députés de l'Assemblée Nationale Française.
En synthétisant les différentes activités législatives et de contrôle du gouvernement des élus de la nation, ce site essaie de donner aux citoyens de nouveaux outils pour comprendre et analyser le travail de leurs représentants.
Conçu comme une plateforme de médiation entre citoyens et députés, le site propose à chacun de participer et de s'exprimer sur les débats parlementaires. Au travers de leurs commentaires, les utilisateurs sont invités à créer le débat en partageant leur expertise lorsque cela leur semble utile. Peut-être pourront-ils ainsi nourrir le travail de leurs élus ?"
Voir aussi la présentation du Collectif "Regards Citoyens":
http://www.regardscitoyens.org/nosdeputes-fr/
Voir aussi la présentation du Collectif "Regards Citoyens":
http://www.regardscitoyens.org/nosdeputes-fr/
samedi 9 juillet 2011
River Plate change de siècle
07.07.2011, Clarín, par Mauro Libertella
Le XXe siècle s'est terminé pour beaucoup d'entre nous le 26 juin 2011 à 17 heures [heure de Buenos Aires], lorsque le River Plate a été définitivement relégué en deuxième division et qu'un groupe d'agents en veste jaune a encerclé les footballeurs pour les protéger. L'historien britannique Eric Hobsbawn a dit que ce siècle avait été court, qu'il allait de la Première Guerre mondiale à la chute du mur de Berlin. Mais Hobsbawn n'est pas un supporter du River et pour nous tous, spectateurs abasourdis d'un cauchemar difficile à décoder, l'issue inattendue du match de ce dimanche-là a marqué la clôture définitive et sans appel d'une lignée, la fin d'une tradition fortement ancrée dans la structure du XXe siècle.
L'équipe professionnelle de River Plate, 1943 |
Les larmes des joueurs à l'issue du match, Photo AFP |
Le Stade Antonio Vespucio Liberti, El Monumental |
La Belgique est morte, achevons-la
08.07.2011 | Courrier international
Le rejet des propositions d'Elio Di Rupo par Bart De Wever, le président du parti nationaliste flamand N-VA, brise l'espoir de réussir à former un gouvernement. Côté flamand comme côté wallon, dépit et colère s'affichent.
"La fin de la Belgique ? Ce à quoi nous sommes confrontés est en réalité une profonde crise du régime belge. Le plus grand parti de Flandre et le plus grand parti de Wallonie ne peuvent plus se mettre d'accord après plus d'un an de négociation. Ils ont des points de vue diamétralement opposés tant sur les réformes institutionnelles que sur des sujets économiques ou sociétaux. On ne voit pas comment on pourra changer quoi que ce soit avec ou sans élections. D'où la question ultime à poser : combien de temps pouvons-nous encore maintenir cette situation ? Si les frontières d'un accord sont à ce point introuvables, ne faut-il pas réfléchir à un nouveau modèle totalement différent ?" se demande le quotidien conservateur anversois Gazet van Antwerpen. "Scinder la Belgique est trop risqué et trop compliqué", répond le politologue anversois Dave Sinardet dans le même journal. "La seule manière de scinder un pays passe aussi par des négociations et sur la délicate question du partage de la succession. Cette discussion est cent fois plus dure que les négociations actuelles. Si nos politiques commencent à parler de ce sujet, je crains que la situation ne devienne encore plus désespérée qu'aujourd'hui. Il ne faut pas oublier qu'il n'existe pas de majorité en Flandre favorable à une scission du pays", conclut-il.
Du côté francophone, l'éditorialiste du Soir, Béatrice Delvaux, ne cache pas sa colère vis-à-vis du président de la N-VA : "Ceci n'est plus un pays. La Belgique n'a plus de sens. La Belgique ne vaut pas la peine. La Belgique n'est plus un pays à gérer, à reconstruire, à faire évoluer. C'est un projet mort qu'il faut achever en faisant la place à une vision univoque, flamande. Vous n'aviez pas compris ? Eh bien, depuis hier [le jeudi 7 juillet] à 14 heures, c'est clair. M. De Wever nous l'a dit, l'a dit aux citoyens belges, l'a dit en fait à la terre entière – agences de notation comprises. On savait qu'il le pensait, on savait qu'il le voulait. Le seul problème aujourd'hui est qu'il ne joue pas encore cartes sur table. Et qu'il se cache derrière la critique systématique, et à la sulfateuse, de la note Di Rupo pour forcer le chemin vers cette fameuse Flandre indépendante ou, version hypocrite, de cette Belgique qui a l'apparence d'un pays mais plus le contenu. On exagère ? On dramatise ? On est de mauvaise foi ? Non."
Voulons-nous encore savoir si c'est possible de faire pire ?" s'interroge pour sa part Liesbeth Van Impe dans Het Nieuwsblad. "De Wever n'a pas épargné sa critique, il n'a laissé aucune ouverture, pas de baume dans l'âme. Il a montré à Di Rupo, avec tout le respect bien sûr, un doigt d'honneur", estime l'éditorialiste du quotidien populaire. "Bien sûr qu'il reste d'autres options, il peut toujours y avoir d'autres personnes désignées qui seront chargées d'écrire de nouvelles notes [pour former un gouvernement et réformer le pays] et qui seront rejetées par de nouveaux communiqués. Mais, après treize mois de négociations, tout le monde se demande jusqu'à quand tout cela peut durer, à moins que la véritable raison de l'affaire consiste à fournir un alibi au gouvernement en affaires courantes pour qu'il s'accroche jusqu'en 2014. Il y a beaucoup d'arguments contre des élections anticipées, comme celui qui consiste à dire que cela ne changera rien à la situation si les cartes sont distribuées de la même manière qu'aujourd'hui. En outre, cela menace de braquer l'attention des spéculateurs et des vautours sur la Belgique. Mais à moins que quelqu'un invente d'urgence quelque chose de mieux, on se dirige tout droit vers des élections en septembre ou en octobre prochain."
Pour l'éditorialiste du Nieuwsblad, il est de plus en plus clair qu'il n'y aura pas de gouvernement entre les nationalistes flamands de la N-VA et les socialistes francophones du Parti socialiste (PS) et que la clé de la crise se trouve entre les mains du parti flamand chrétien-démocrate CD & V, qui n'ose pas s'en servir. Pourquoi ? "Pour former un gouvernement, il suffit d'avoir une majorité simple [des sièges au Parlement] et pour des réformes institutionnelles [amender la Constitution], il faut une majorité des deux tiers. Nous avons toujours dit que les gagnants des dernières élections [N-VA et PS] doivent prendre leurs responsabilités, mais si l'un des deux refuse de manière claire et nette de le faire, nous devons alors rapidement former un gouvernement avec les huit autres partis qui sont prêts à prendre leurs responsabilités", résume Caroline Gennez, la présidente des socialistes flamands dans le quotidien progressiste De Morgen. La Chambre des représentants de Belgique compte un total de 150 députés, il faut donc au moins 76 députés pour former un gouvernement et une majorité des deux tiers (100) pour réformer la Constitution. Elio Di Rupo négocie actuellement avec 9 partis (les socialistes PS et SP.A, les libéraux MR et Open-VLD, les centristes CDH et CD & V, les écologistes Ecolo et Groen et les nationalistes flamands N-VA) de la formation d'un gouvernement qui pourrait s'appuyer sur une confortable majorité de 136 sièges. Le formateur peut se passer des nationalistes flamands de la N-VA (27 sièges) mais pas des chrétiens-démocrates flamands du CD & V (17 sièges) au risque de perdre sa capacité à réformer l'Etat. De leur côté, les chrétiens-démocrates refusent d'entrer dans un gouvernement sans les nationalistes de la N-VA de peur d'être complètement décimés lors du prochain scrutin électoral.
"Former une coalition sans les deux plus grands partis flamands au Parlement est particulièrement difficile", confirme Bart Haeck, éditorialiste au quotidien économique De Tijd. "Les partis n'ont rien fait de leur victoire électorale du 13 juin 2010. Le pays n'est pas réformé. Le retard pris sur les pays voisins et le reste de l'Europe de l'Ouest est douloureux. Et rien n'indique que cette situation va changer. L'idée d'organiser de nouvelles élections s'impose. Mais cela peut-il changer quelque chose ? La réponse est que les élections restent la seule issue qu'on n'a pas encore essayée dans cette crise, tout le reste a été tenté. Le défi est clair : les partis politiques doivent demander un mandat aux électeurs en leur présentant la manière dont ils comptent épargner 17 milliards d'euros et leur façon de réformer les structures étatiques pour y arriver. C'est la seule solution."
"Former une coalition sans les deux plus grands partis flamands au Parlement est particulièrement difficile", confirme Bart Haeck, éditorialiste au quotidien économique De Tijd. "Les partis n'ont rien fait de leur victoire électorale du 13 juin 2010. Le pays n'est pas réformé. Le retard pris sur les pays voisins et le reste de l'Europe de l'Ouest est douloureux. Et rien n'indique que cette situation va changer. L'idée d'organiser de nouvelles élections s'impose. Mais cela peut-il changer quelque chose ? La réponse est que les élections restent la seule issue qu'on n'a pas encore essayée dans cette crise, tout le reste a été tenté. Le défi est clair : les partis politiques doivent demander un mandat aux électeurs en leur présentant la manière dont ils comptent épargner 17 milliards d'euros et leur façon de réformer les structures étatiques pour y arriver. C'est la seule solution."
Pour l'éditorialiste du Nieuwsblad, il est de plus en plus clair qu'il n'y aura pas de gouvernement entre les nationalistes flamands de la N-VA et les socialistes francophones du Parti socialiste (PS) et que la clé de la crise se trouve entre les mains du parti flamand chrétien-démocrate CD & V, qui n'ose pas s'en servir. Pourquoi ? "Pour former un gouvernement, il suffit d'avoir une majorité simple [des sièges au Parlement] et pour des réformes institutionnelles [amender la Constitution], il faut une majorité des deux tiers. Nous avons toujours dit que les gagnants des dernières élections [N-VA et PS] doivent prendre leurs responsabilités, mais si l'un des deux refuse de manière claire et nette de le faire, nous devons alors rapidement former un gouvernement avec les huit autres partis qui sont prêts à prendre leurs responsabilités", résume Caroline Gennez, la présidente des socialistes flamands dans le quotidien progressiste De Morgen. La Chambre des représentants de Belgique compte un total de 150 députés, il faut donc au moins 76 députés pour former un gouvernement et une majorité des deux tiers (100) pour réformer la Constitution. Elio Di Rupo négocie actuellement avec 9 partis (les socialistes PS et SP.A, les libéraux MR et Open-VLD, les centristes CDH et CD & V, les écologistes Ecolo et Groen et les nationalistes flamands N-VA) de la formation d'un gouvernement qui pourrait s'appuyer sur une confortable majorité de 136 sièges. Le formateur peut se passer des nationalistes flamands de la N-VA (27 sièges) mais pas des chrétiens-démocrates flamands du CD & V (17 sièges) au risque de perdre sa capacité à réformer l'Etat. De leur côté, les chrétiens-démocrates refusent d'entrer dans un gouvernement sans les nationalistes de la N-VA de peur d'être complètement décimés lors du prochain scrutin électoral.
"Former une coalition sans les deux plus grands partis flamands au Parlement est particulièrement difficile", confirme Bart Haeck, éditorialiste au quotidien économique De Tijd. "Les partis n'ont rien fait de leur victoire électorale du 13 juin 2010. Le pays n'est pas réformé. Le retard pris sur les pays voisins et le reste de l'Europe de l'Ouest est douloureux. Et rien n'indique que cette situation va changer. L'idée d'organiser de nouvelles élections s'impose. Mais cela peut-il changer quelque chose ? La réponse est que les élections restent la seule issue qu'on n'a pas encore essayée dans cette crise, tout le reste a été tenté. Le défi est clair : les partis politiques doivent demander un mandat aux électeurs en leur présentant la manière dont ils comptent épargner 17 milliards d'euros et leur façon de réformer les structures étatiques pour y arriver. C'est la seule solution."
vendredi 1 juillet 2011
Strauss-Kahn Case Seen as in Jeopardy
J.Dwyer, W. K. Rashbaum, J. Eligon
The sexual assault case against Dominique Strauss-Kahn is on the verge of collapse as investigators have uncovered major holes in the credibility of the housekeeper who charged that he attacked her in his Manhattan hotel suite in May, according to two well-placed law enforcement officials.
Although forensic tests found unambiguous evidence of a sexual encounter between Mr. Strauss-Kahn, a French politician, and the woman, prosecutors now do not believe much of what the accuser has told them about the circumstances or about herself.
Since her initial allegation on May 14, the accuser has repeatedly lied, one of the law enforcement officials said.
Senior prosecutors met with lawyers for Mr. Strauss-Kahn on Thursday and provided details about their findings, and the parties are discussing whether to dismiss the felony charges. Among the discoveries, one of the officials said, are issues involving the asylum application of the 32-year-old housekeeper, who is Guinean, and possible links to people involved in criminal activities, including drug dealing and money laundering.
Prosecutors and defense lawyers will return to State Supreme Court in Manhattan on Friday morning, when Justice Michael J. Obus is expected to consider easing the extraordinary bail conditions that he imposed on Mr. Strauss-Kahn in the days after he was charged.
Indeed, Mr. Strauss-Kahn could be released on his own recognizance, and freed from house arrest, reflecting the likelihood that the serious charges against him will not be sustained. The district attorney’s office may try to require Mr. Strauss-Kahn to plead guilty to a misdemeanor, but his lawyers are likely to contest such a move.
The revelations are a stunning change of fortune for Mr. Strauss-Kahn, 62, who was considered a strong contender for the French presidency before being accused of sexually assaulting the woman who went to clean his luxury suite at the Sofitel New York.
Prosecutors from the office of the Manhattan district attorney, Cyrus R. Vance Jr., who initially were emphatic about the strength of the case and the account of the victim, plan to tell the judge on Friday that they “have problems with the case” based on what their investigators have discovered, and will disclose more of their findings to the defense. The woman still maintains that she was attacked, the officials said.
“It is a mess, a mess on both sides,” one official said.
According to the two officials, the woman had a phone conversation with an incarcerated man within a day of her encounter with Mr. Strauss-Kahn in which she discussed the possible benefits of pursuing the charges against him. The conversation was recorded.
That man, the investigators learned, had been arrested on charges of possessing 400 pounds of marijuana. He is among a number of individuals who made multiple cash deposits, totaling around $100,000, into the woman’s bank account over the last two years. The deposits were made in Arizona, Georgia, New York and Pennsylvania.
The investigators also learned that she was paying hundreds of dollars every month in phone charges to five companies. The woman had insisted she had only one phone and said she knew nothing about the deposits except that they were made by a man she described as her fiancé and his friends.
In addition, one of the officials said, she told investigators that her application for asylum included mention of a previous rape, but there was no such account in the application. She also told them that she had been subjected to genital mutilation, but her account to the investigators differed from what was contained in the asylum application.
A lawyer for the woman, Kenneth Thompson, could not be immediately reached for comment on Thursday evening.
In recent weeks, Mr. Strauss-Kahn’s lawyers, Benjamin Brafman and William W. Taylor III, have made it clear that they would make the credibility of the woman a focus of their case. In a May 25 letter, they said they had uncovered information that would “gravely undermine the credibility” of the accuser.
Still, it was the prosecutor’s investigators who found the information about the woman.
The case involving Mr. Strauss-Kahn has made international headlines and renewed attention on accusations that he had behaved inappropriately toward women in the past, while, more broadly, prompting soul-searching among the French about the treatment of women.
The revelations about the investigators’ findings are likely to buttress the view of Mr. Strauss-Kahn’s supporters, who complained that the American authorities had rushed to judgment in the case.
Some of Mr. Strauss-Kahn’s allies even contended that he had been set up by his political rivals, an assertion that law enforcement authorities said there was no evidence to support.
Mr. Strauss-Kahn resigned from his post as managing director of the International Monetary Fund in the wake of the housekeeper’s accusations and was required to post $1 million bail and a $5 million bond.
He also agreed to remain under 24-hour home confinement while wearing an ankle monitor and providing a security team and an armed guard at the entrance and exit of the building where he was living. The conditions are costing Mr. Strauss-Kahn $250,000 a month.
Prosecutors had sought the restrictive conditions in part by arguing that the case against Mr. Strauss-Kahn was a strong one, citing a number of factors, including the credibility of his accuser, with one prosecutor saying her story was “compelling and unwavering.”
In the weeks after making her accusations, the woman, who arrived in the United States from Guinea in 2002, was described by relatives and friends as an unassuming and hard-working immigrant with a teenage daughter. She had no criminal record, and had been a housekeeper at the Sofitel for a few years, they said.
Mr. Strauss-Kahn was such a pariah in the initial days after the arrest that neighbors of an Upper East Side apartment building objected when he and his wife tried to rent a unit there. He eventually rented a three-story town house on Franklin Street in TriBeCa.
Under the relaxed conditions of bail to be requested on Friday, the district attorney’s office would retain Mr. Strauss-Kahn’s passport but he would be permitted to travel within the United States.
The woman told the authorities that she had gone to Mr. Strauss-Kahn’s suite to clean it and that he emerged naked from the bathroom and attacked her. The formal charges accused him of ripping her pantyhose, trying to rape her and forcing her to perform oral sex; his lawyers say there is no evidence of force and have suggested that any sex was consensual.
After the indictment was filed, Mr. Vance spoke briefly on the courthouse steps addressing hundreds of local and foreign reporters who had been camped out in front of the imposing stone edifice. He characterized the charges as “extremely serious” and said the “evidence supports the commission of nonconsensual forced sexual acts.”
Mr. Strauss-Kahn’s lawyers, Mr. Brafman and Mr. Taylor, declined to comment on Thursday evening.
The case was not scheduled to return to court until July 18.
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